mondialisation, management etc.

Durant ma première année à la faculté, j’ai eu pleins de déceptions et de chocs parfois difficilement encaissables pour la petite âme de 18ans que j’étais. Avec le temps on en oublie la plupart, d’autres deviennent courants mais il y a certains qui restent en mémoire à jamais. C’est ainsi que durant cette année et pour un cours de micro-économie, une enseignante nous expliquait la notion d’utilité, de variations de prix et plusieurs autres notions difficiles pour une tête de blonde. Et à un moment elle nous expliquait les mécanismes de prix je pense, ou un truc du genre (lorsque les prix augmentent ou diminuent comment l’utilité varie). Ensuite elle nous a demandé si on avait des questions : n’ayant pas compris grand-chose à ce qu’elle a raconté pour la simple raison que Ma question me turlupinait, j’ai qd même levé le doigt pour lui demander : mais madame comment font les gens qui n’ont pas d’argent pour payer les biens dont vous parlez ? Que devient cette notion d’utilité pour eux ?
Inutile de vous dire qu’une fois ma question terminée, j’étais rouge comme une tomate surtout que l’enseignante en question m’a regardé, a pris un temps de pause avant de me dire : mais mademoiselle, on fait de l’économique ici pas de l’humanitaire !!!

Eh oui ! j’ai oublié que je faisais de très très hautes études commerciales (le 7ème ciel peut être) et que la fac de médecine c’était très très loin derrière. Les chocs qui ont suivi ne m’ont pas trop atteint et je me suis habituée à des termes comme stratégie, compétitivité, leadership, course de machin chnoc, à l’aube de je ne sais plus quel siècle, les cinq forces de Porter, la CHAINE de valeur et tout le jargon qui défile et qui à tout instant te rappelle qu’il faut maximiser tout ce qui bouge.

L’âme débonnaire que j’étais, comme disait un ami à moi, a très vite foutue le camp et je me suis habituée à cette guerre froide livrée sur la scène économique et je me suis même prise au jeu. Mais il arrive parfois que certains hasards donnent satisfaction et te rappellent qu’il y a des illuminés, des personnes qui arrivent à prendre du recul et à lutter pour qu’on ne plonge pas aveuglement dans certaines idéologies et cadres de pensées. C’est ainsi que l’année dernière parmi la pile d’articles qu’on nous donnait à lire, il y en avait un pour lequel j’ai pris beaucoup de plaisir en le lisant, celui de Omar AKTOUF, intitulé : Gouvernance et pensée stratégique : une critique de M. Porter. Autant vous dire que je n’ai pas compris le texte dés le départ, mais le seul fait de voir que l’on critiquait porter était comme une vengeance, un plaisir latent qui a enfin trouvé à être assouvi. L’auteur offre une déconstruction de la pensée de Porter, je ne peux vous en dire plus je vous laisse le soin de lire l’article ou d’assister à ça, histoire d’avoir l’occasion de rencontrer l’auteur en question.

En attendant de pouvoir prendre autant de recul avec ce qui se passe dans le monde de l’économie et de la gestion, je continue à assimiler tant bien que mal les différents concepts, de comprendre certains mots comme paradigme, heuristiques, abductives… et même changer de teinture dans ce cas ne pourra pas m’aider.

PS : les personnes qui souhaitent lire l’article n’ont qu’à me le demander par mail.